Surveillance électronique au boulot, éthique ou pas ?
Débutons par une question : quel besoin la surveillance des employés vient combler ? Est-ce un besoin objectif ou subjectif ?
Nous sommes surveillés dans tout ce que nous faisons ou disons, que ce soit par le biais des nouvelles technologies de l’information que des moyens plus traditionnels par nos collègues, amis ou membre de la famille et même des inconnus. Certes cette surveillance a et doit avoir des limites. Ainsi nous avons nos maisons, nos chambres personnelles pour nous réfugier lorsque nous voulons éviter la surveillance des autres. Que dire des gens mariés, en couple, combien c’est difficile pour eux de trouver un moment sans surveillance…ont-ils au moins une vie privée? Qu’est-ce qu’est donc la vie privée et jusqu’à quel niveau en a-t-on réellement besoin?
Sans surveillance, ce sera la loi de la jungle qui s’appliquerait et la majorité de nous serait donc confinée dans un coin, à la merci du “Roi lion”. La surveillance avec les technologies de l’information ou les moyens traditionnels est à mon sens nécessaire et obligatoire pour aspirer à une société démocratique et dans laquelle tout le monde a l’assurance d’une sécurité plus ou moins acceptable.
La charte des droits et libertés de la personne du Québec dans sa partie I, Chapitre I, l’alinéa 5, stipule que “Toute personne a droit au respect de sa vie privée.”
J’aime cette définition de Wikipédia : la vie privée (du latin privatus - séparé de, dépourvu de) est la capacité, pour une personne ou pour un groupe de personnes, de s'isoler afin de protéger son bien-être
Ainsi, cette surveillance ne doit pas servir à intimider les gens ou à les priver de leur capacité à s’isoler pour protéger leur bien-être.
Personnellement la surveillance sur les équipements fournis par l’employeur pour fin d’exécution des fonctions des employés ne me dérange aucunement. Nous signons un contrat de travail pour exécuter les tâches y relatives et non pour aller sur Facebook ou quelque autre site n’ayant aucun lien avec les tâches.
Je partage l’inquiétude des gestionnaires d’entreprises, avec les multiples médias sociaux et autres sites Internet, si on laissait libre choix à l’employé de l’utilisation de l’équipement informatique ; les virus peuvent être téléchargés et mettre à risque l’intégralité de l’information de la compagnie, ces virus peuvent endommager l’équipement et nécessiter des dépenses inutiles non prévus pour remplacer l’équipement endommagé de la compagnie (au détriment des profits), des informations sensibles peuvent être accédées illégalement et poser préjudice à la compagnie et même la fiabilité des connexions peut être dégradée sensiblement par du contenu qui n’a aucun intérêt pour la compagnie.
J’inviterai chaque gestionnaire d’entreprise à concevoir et faire signer les employés un code de conduite régissant l’utilisation des technologies de l’information au sein de l’entreprise. Ce code devrait décrire clairement l’étendue de sa surveillance ainsi que ses limites afin d’éviter de l’intrusion dans la vie privée des employés.
Certaines firmes offrent des téléphones cellulaires aux employés et les poussent subtilement à utiliser ce téléphone comme leur téléphone privé, ensuite elles espionnent les messages, courriels, profils privés des employés sans qu’ils ne le sachent, je condamne cet acte de toutes mes forces. Les firmes doivent s’arrêter à ce qui touche l’emploi et pas s’ingérer dans la vie privée des employés.
Je partage totalement le point de vue d’Immanuel Kant, « Si une action n’est pas bonne pour tout le monde, elle n’est bonne pour personne » (traduction libre) souvent les hauts dirigeants des firmes ne sont sujets à une telle surveillance, ce qui engendre des frustrations chez les employés et des doutes quant aux objectifs de telles pratiques.
Dans un monde idéal la surveillance devrait s’appliquer soit à tous dans les mêmes étendue et limites ; soit à personne.
Appliquée à tous de façon limitée, transparente et équitable, la surveillance peut s’avérer être une bonne pratique d’affaires car elle protégerait l’entreprise des accès aux sites potentiellement dangereux, des accès illégaux à l’information qui résulterait en perte de la qualité de l’information de l’entreprise, perte de l’équipement ou divulgation de l’information sensible (cas de Desjardins).
Pour finir je citerai la règle d’éthique “Il n’y a pas de diner gratuit”, ne nous leurrons pas, lorsqu’une entreprise met à notre disposition des gadgets pour notre utilisation personnelle, elle s’attend à quelque chose en retour de notre part, à nous de découvrir ce quelque chose et de juger librement si nous sommes prêts à le leur donner. Les entreprises veulent avoir le maximum d’informations sur tout le monde et n’importe quoi car ils savent que l’information à l’ère du numérique est une mine d’or. Elles se doivent en revanche de donner clairement leurs attentes dans un document suffisamment détaillé, facilement compréhensible et accessible à tous.
RMM
Je déplore le M.O de certaines compagnies qui "poursuivent" leurs employés jusqu'au réseaux sociaux. Par contre certains employés s'exposent largement jusqu'à parler de leur emploi ou employeur sur les réseaux sociaux. Quand cela met l'entreprise ou sa réputation en danger, elle ne peut que réagir.
RépondreSupprimerEmployés et employeurs, tous doivent connaître leurs limites, inclu celles qui relèvent du domaine des réseaux sociaux.