Open Source vs Web Social



Eric S. Raymond est un hacker américain célèbre qui a popularisé le terme open source pour les logiciels libres. Dans l'un des chapitres de son livre The cathedral and the bazzaar, Raymond parle de l’importance des utilisateurs dans le domaine du open source ou du code source libre. Nous avons effectué une analyse comparative entre ce chapitre et les caractéristiques de Web social, pour ressortir les similitudes entre les deux concepts des nouvelles technologies de l’information. Ce qui suit est une liste non exhaustive de quelques similarités que nous avons remarquées. 
     Dans son billet ‘De l’importance d’avoir des utilisateurs’, le bloggueur Sébastien Blondeel traduit le texte de l'écrivain en français . Nous avons basé notre analyse sur ce billet.
Raymond insiste sur l’apport combien significatif que les utilisateurs de son service popclient (un outil qu'il a créé pour la reception du courriel électronique) ont accompli en participant à l’écriture, l’amélioration et le débogage de son code source. De la même façon que les utilisateurs ont enrichi le code source du service popclient ; les abonnés d'un blogue enrichissent les billets de celui-ci : 
  • En y laissant un commentaire positif ou négatif ; qui fera comprendre à l’auteur l’opinion du lectorat pour mieux adapter son contenu à celui-ci et renfoncer la fidélisation des lecteurs ;
  • En faisant suivre le lien à d’autres lecteurs ; qui dénote une appréciation du billet en même temps une acceptation de l’auteur et une expansion de son auditoire ; 
  • En signalant tout contenu ayant été prouvé comme incorrect; ce qui poussera l’auteur à chercher les mises à jour sur le sujet et actualiser son billet. 
Le groupe d’utilisateurs autour du service popclient a émergé suite à la mise en en ligne du service sans processus formel de recrutement. En comparaison au groupe social qui lui aussi né d’une manière ad hoc. De plus, l’objectif de Raymond n’était pas de créer ce groupe, il en est l’instigateur involontaire ; les groupes sociaux suivent le même chemin d’avoir un instigateur et pas un leader comme dans les communautés structurées. Comme le groupe social partage un objet social ainsi les utilisateurs du popclient ont ce service en commun. 
Le code open source de son service popclient associé à son groupe d’utilisateurs connait des rebondissements remarquables que si Raymond était resté seul à coder et débogguer son code ; ceci montre la dynamique qu’amène le code open source. De cette même manière le groupe social est dynamique et fluide, il n’a pas d’objectif clair et définit, il change au gré des nouveaux membres que des anciens et de ceux qui quittent le groupe. 
Dans sa sixième leçon, Raymond suggère de traiter ses utilisateurs en tant que des co-développeurs, ici nous pouvons bien voir la relation d’égal à égal que Raymond privilégie. Semblable aux médias sociaux comme le dit bien le billet Media’s Gift Economy, pour réussir sur les médias sociaux, il faut privilégier la relation à la transaction. Le sentiment d’appartenance qui découle de la formation de la relation pousse les utilisateurs tant des médias sociaux que du code source de popclient à interagir plus et efficacement. 
Raymond souligne également que les utilisateurs vous rappellent que vous avez fait quelque chose de bien et que vous remplissez un besoin. Comparativement au groupe social qui donne une identité à ses membres ; le service que Raymond a créé, a valorisé son travail, lui a donné une identité, une raison de continuer à s’investir dans son code source. 
Son service popclient n’avait pas la qualité d’un travail bien fini et accomplit, mais c’est une esquisse à laquelle les utilisateurs vont énormément contribuer. De même sur les médias sociaux les sujets traités ne sont pas complets et finis ; ce sont des sujets qui sont débattus et qui reçoivent l’apport des internautes sans fin. C’est aussi comparable aux blogues qui sont mis à jour, corrigés suivant que les nouvelles informations deviennent disponibles… Ce sont tous des work in progress. La participation au code source de Raymond n’entraine pas une évaluation automatique, ni pour le web participatif. 
Les amateurs du code source libre sont des bidouilleurs, ce sont des gens qui aiment jouer avec le code pour comprendre son fonctionnement ou en créer des nouveaux outils, ce ne sont pas des professionnels d’un ordre bien définit. Ils brisent la hiérarchie sociale du monde du travail, ils ne répondent pas à un besoin d’un quelconque employeur mais ils ont aidé Raymond pour le plaisir de le faire. Peut-être que certains avaient le même besoin que Raymond de recevoir ses courriels automatiquement chez lui à la maison, ce qui impliquerait une autre particularité du Web social d’individualiste. 
     
     Le Web social et popclient partagent les mêmes caractéristiques et le même objectif premier qui est celui d’être participatif. La participation des utilisateurs assure le succès et la pérennité de ces outils. Cet objectif n’épouse-t-il pas le rôle des technologies de l’information ? Partager l’information. 



RMM

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